Un des slogans de la nouvelle spiritualité est : ne pas critiquer. Il est appliqué et répété par les adeptes de la nouvelle spiritualité sans se rendre compte ce que ceci peut signifier et ce que en peuvent être les conséquences.
Recherchons ce que implique le mot critiquer que nous comprenons généralement comme ayant un sens négatif de juger en condamnant, en désapprouvant, en réprouvant, en rejetant, en attaquant, en excluant, en séparant ou en agressant, en résumé : répandre des pensées et des sentiments négatifs. Nous sommes d'accord que répandre de la négativité ne nous aide pas à élever notre conscience et que ce slogan est justifié dans ce sens restrictif. Du point de vue spirituel nous avons réduit le sens du mot « critiquer » principalement à sa signification négative. Mais c'est seulement une partie de son vrai sens.
Le mot critiquer vient du Grec pour indiquer :
- le verbe critiquer : krino (κρίνω) ou juger n'a pas toujours une connotation négative, cela permet de « discerner » ce qui est aussi synonyme de juger.
- l'adjectif critique : krisimos (κρίσιμος) qui indique une situation décisive, cruciale, ou qui peut inclure crise, perte, tantôt quelque chose de mauvais ou immoral ou tantôt quelque chose de bien, essentiel.
- le substantif critique : kritikei (κριτική) qui indique l'activité de juger un fait ou un événement dans un bon ou mauvais sens.
C’est clair que cette réduction du sens est dangereuse et a conduit à beaucoup de confusion. Il fait croire à certaines qu'il n'est plus nécessaire de juger. Cela veut dire d'accepter tout sans valoriser nos informations pour développer notre discernement ! C’est la porte ouverte à tous qui ont, ou prétendent, avoir du pouvoir, spirituel ou autre, pour nier ou neutraliser toute réaction fait face aux expressions qu'ils veulent imposer. Ils le font souvent au nom de l'amour ou des règles inéluctables de convenance et parce qu'ils sont de source spirituelle, mais souvent d'origine assez personnelle et difficilement vérifiables. Nous entrons ainsi dans la manipulation et la soumission.
Une source spirituelle qui ne respecte pas l'authenticité et l'originalité de l'autre, nie le libre arbitre et la croissance du discernement. C'est le contraire du respect, de l'amour et de l'essence de la convivence. Ces réflexions valent surtout dans le cadre de la transformation du monde dont l'objectif est justement de libérer le potentiel du génie authentique de chacun.
Cette transformation demande la libération de toutes les restrictions de conscience. C'est une ligne projetée par les maîtres spirituels de la sagesse. Dans ce contexte soient seulement justes les informations, indications et réflexions qui aident à libérer, à développer, à guider et à canaliser ce potentiel créatif. Le temps de suivre et de subir passivement des normes strictes touche à sa fin. Maintenant arrive le temps pour unir les consciences dans une conscience collective vive. Suivre et souffrir ne peut plus être source de joie, de satisfaction, de réalisation concrète et d'abondance.
Nous traitons ici le processus du réveil de la conscience collective, ou de la sortie de la conscience individuelle du poids aveugle de l’inconscience collective, sans quoi il n'y a pas de convivence réelle. Effectivement, des relations justes ne sont pas possibles sans un processus conscient, créatif et interactif. Nos relations incluent différents niveaux de réalisation de conscience. Sans permettre une interactivité il n'y a pas de possibilité de nous adapter et il manquerait l'essentiel : l'interactivité. Elle suppose une attitude de bienveillance consentante et bénigne. Cette attitude positive nécessite un travail mental de feedback contrôle de nos informations perçues, en les projetant dans un ensemble d'harmonies de vision globale et holistique au-dessus de toute vision personnelle. Ceci est le sens de la critique positive.
Pour éviter cette confusion avec une interprétation négative, il faut mieux appeler cette activité positive de non division et de non rejet : « faire des réflexions de valorisation » ou « faire des valoriflexions ou valoriflexionner ». Nous employons ce nouveau mot pour indiquer le changement du cadre de perception et de l'interprétation personnelle au cadre de l'élaboration de la conscience de groupe dans un de l'ensemble qui valorise les visions individuelles en les harmonisant avec le dynamisme croissant d’une vision holistique.
La solidarité deviendra seulement une réalité par l'expression authentique de chacun. Une telle expression demande le contact avec notre être supérieur qui s’appuie sur le potentiel créatif de notre âme. C'est notre âme qui est capable de donner à nos expressions des valeurs universelles au-dessus des valeurs basées sur notre conscience personnelle limitée. Nous connaissons ces valeurs comme la bonté, la douceur, la paix, l’harmonie, la vérité, l’unité et l’union.
Valoriflexionner est ouvrir les limites de sa conscience pour tous en créant une nouvelle conscience d'union collective dans laquelle chacun peut se reconnaître malgré ses différences.
Valoriflexionner ne contient pas d’agression, de contradiction ou de séparation, mais crée un terrain neutre ou de recul au juste milieu, ouvert à tous qui acceptent de laisser ou de transcender leurs expériences et visions personnelles.
Valoriflexionner n'est pas convaincre, ni s’ imposer pour avoir raison, mais créer le terrain qui invite à la réflexion interactive et solidaire entre égaux pour la création d'un consensus collectif reconnu et approuvé en toute clarté.
Valoriflexionner est le premier stade concret du potentiel créatif, les talents, de notre âme. Il est notre instrument propre pour dépasser ensemble nos divisions et arriver au service solidaire pour le plus grand bien de tous.
Que critiquer se transforme en valoriflexionner !
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